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11 juillet 2011 1 11 /07 /juillet /2011 01:12

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J’ai hâte que la saga «Guy Turcotte» soit passée. On n’arrête plus d’en parler dans les médias. L’attention est portée avec affection sur la mère des enfants disparus. Elle sera à la une dans une émission de Radio-Canada enregistrée plusieurs mois avant le procès.

L’attention est portée ailleurs que sur l’essentiel. Avons-nous réagi à la «Judas Iscariote» dans cette affaire? Un parallèle est ici nécessaire à souligner. Jésus avait douze apôtres durant ses trois ans de prédication. Mais quand vint le temps d’actualiser l’Eucharistie sur la croix, il n’y avait que onze apôtres. Au début du procès de Guy Turcotte, il y avait douze membres dans le jury. Seulement onze ont donné un verdict unanime.

L’opinion populaire donne raison au membre du jury expulsé pour son impartialité et son préjugé. On renie publiquement le verdict des onze membres du jury qui n’ont pas reconnu Guy Turcotte criminellement responsable de son geste. Faisons-nous la distinction entre «coupable»  et «responsable» d’un geste? Guy Turcotte a reconnu sa culpabilité dans la mort de ses enfants. On dit qu’il a été surpris du verdict des onze membres du jury restants. N’y a-t-il pas là un passage étroit à considérer comme ouverture sur l’avenir des situations qui se présenteront encore à notre conscience?

Qu’il soit coupable d’un geste répréhensible est une chose. Y déceler les sources responsables de ce geste coupable en est une autre. Dans leur éducation parentale, les parents du Guy ne pouvaient prévoir l’imprévisible. Le drame des enfants nous fait oublier la saga du couple en détresse. Guy Turcotte s’est senti cocu quand il a su que la mère de ses enfants le trichait avec son meilleur ami. Il n’a pas kidnappé les enfants pour les tuer, c’est sa conjointe qui lui a demandé de les prendre pour la fin de semaine. Urgentologue de carrière, elle n’était pas à l’urgence quand son mari est arrivé en ambulance. Où était-elle? Que faisait-elle et avec qui? Certes, elle avait droit à son congé. Mais pourquoi n’était-elle pas avec ses enfants?

Le drame des enfants distrait du drame relationnel dans le couple Gascon et Turcotte. Se sachant cocu, Turcotte a confronté sa conjointe. Celle-ci a demandé la séparation en vue du divorce comme pour signifier son choix fondamental. Peut-on saisir le choc émotionnel d’une telle situation chez celui qui ne s'y attendait pas? Est-ce vraiment une vengeance à l’égard de la mère des enfants?

Au niveau de la culpabilité, Guy Turcotte en assure les conséquences. Mais un niveau des responsabilités, sa conjointe y est-elle pour quelque chose? Et là, je sais que j’attire toutes les flèches que l’humanité peut engendrer pour se donner raison. Le drame des enfants est arrivé dans un parcours déjà douloureux pour le couple en voie de séparation et de divorce.  Se reconnaissant cocu avec les conséquences qui s'ensuivent ordinairement, il ne fallait pas lui confier les enfants dans de telles circonstances. Là est le sens de la responsabilité criminelle dont a été acquitté Guy Turcotte. On ne peut pas assurer la sécurité de ses enfants quand on se noie soi-même.

Le parallèle avec les apôtres se termine ici. À la pentecôte, l’Esprit du crucifié a été donné et les apôtres ont pu expliquer leur position en faveur de celui qui a été rejeté de la société par la crucifixion. Pour les onze membres du jury qui ont donné le verdict, le juge leur interdit toute forme de sortie publique pour expliquer ce sur quoi ils se sont fiés pour donner le verdict qui ne fait l’unanimité. Un passage étroit est établi.        Seul(e)s, les hommes et les femmes de foi peuvent discerner le vrai du faux de cette situation hautement médiatisée. Mais cette foi n’est pas populaire et il faut admettre qu’on y croit peu. C'est reconnu, les hommes ne semblent pas souffrir des séparations dans leur vie de couple. Mais est-ce vrai et comment cela peut-il s'exprimer? Les enfants n'avaient pas à payer une telle facture. Mais pourquoi ne pas avoir penser à eux avant le drame et les éloignant d'une telle situation?

Comme pour la photo choisie, le renard est dans la meute comme ce que l'on condamne est plus près de nous que nous le coyons. Le reconnaissez-vous? Guy Turcotte nous ressemble dans ce que nous ne voulons pas reconnaître en nous-mêmes. Et ce, ce n'est pas de sa faute. Il n'a pas à assumer cette responsabilité tant cette dernière nous appartient.

 

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