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22 juillet 2007 7 22 /07 /juillet /2007 03:35
WhiteMoose009.jpgL'expérience de Marthe et de Marie m'indique les deux manières d'apprendre de la vie. Marthe est sous le mode du "savoir" qui se transpose dans sa manière de faire. Elle sait faire le ménage et elle le fait très bien. Elle sait faire la cuisine et elle cuisine très bien. Elle s'agite et s'énerve car elle se sent coincée par les situations et les événements. Il faut "faire" en sorte que tout arrive à bon port.

Marie est sous le mode du "connaître". Elle est assise et écoute Jésus car elle veut le connaître. Le mot "connaître" comprend deux mot; le "con" qui veut dire avec et le verbe naître. De par ce qu'elle fait, Marthe a une connaissance limitée. Elle a son livre de recettes et elle sait le rituel de l'entretien d'une maison. Cela n'est pas mauvais en soi. Le médecin sait les sortes de maladies qui existent et il sait les remèdes à appliquer. Pour lui, il n'est pas nécessaire de connaître l'expérience du cancer pour pouvoir le traiter. De par ce qu'elle est, Marie entre dans l'expérience de se mettre à l'écoute de Jésus, Marie entre dans une expérience où elle "naît avec" Jésus. Car ce dernier voit les choses dans leur ensemble et non seulement à partir du geste à poser. Non seulement elle fait l'expérience de "naître avec" mais elle fait aussi l'expérience de "prendre avec" c'est-à-dire comprendre comme Jésus comprend les événements et les situations.

Marie a pris la meilleure part et elle ne lui sera pas enlevée car elle est au coeur de l'expérience de "naître" et "prendre" la vie et ses événements "avec" Jésus. Je savais qu'il y avait des animaux albinos. Grâce à l'expérience d'un ami qui en a rencontrés et pris en photo, je comprends mieux et cela me donne une connaissance "une naissance avec" qui m'est tout-à-fait nouvelle. Et cela ne s'apprend pas toujours dans les livres. C'est ce à quoi Jésus m'invite à chaque Eucharistie. Qu'en est-il dans les autres dimensions de ma vie?
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16 juillet 2007 1 16 /07 /juillet /2007 03:18
image005.jpgL'Évangile de ce 15e dimanche du temps ordinaire de l'année C nous lance au coeur de la mission de l'Eucharistie. Jérusalem est le lieu symbolique de la prière, du Temple où se rassemble la communauté priante. Jéricho est l'image de nos journées quotidiennes, notre milieu de travail, la famille et le monde ordinaire. Le Samaritain est la personne condamnée pour être différente. Il ne va pas au Temple rendre gloire à son Dieu avec la communauté priante. Et pourtant, il pose le geste le plus signifiant issu de la raison sociale des rassemblements du dimanche.

Quand je travaillais en toxicomanie, je me tenais avec des jeunes issus de différents milieux. Un samedi soir, nous passions devant une église d'où les gens sortaient de la célébration dominicale. L'un des jeunes demanda: "Connaissez-vous la définition d'un catholique pratiquant? C'est quelqu'un qui a un bon appétit, dit-il d'un trait. Il mange une hostie par semaine et un prochain par jour!" La blague en avait fait rire quelques-uns.

On blâme souvent les positions officielles de l'Église pour la diminution de la pratique religieuse du dimanche. Mais est-ce que le contre-témoignage des chrétiens entre eux-mêmes n'est pas aussi un facteur déterminant pour cette décadence? À nous voir vivre au quotidien, est-ce que nous donnons le goût à d'autres de se joindre à nos célébrations Eucharistiques? Est-ce que nous répondons correctement à leur question de base "Ça donne quoi la messe?" Il me semble que tenter une réponse à cette question serait impossible sans donner l'impression que j'aimerais asperger quelques personnes d'une certaine malveillance.

Je tiens néanmoins à la formulation que j'emploie toutes les messes dominicales lors de l'envoi en mission. "Personne n'a le droit d'être malheureux jusqu'à la prochaine célébration Eucharistique. Si vous rencontrez quelqu'un qui l'est, vous avez la mission d'actualiser ce que nous venons de célébrer en l'aidant à être heureux. Bonne Mission à tous! Allez dans la paix du Christ!"
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18 juin 2007 1 18 /06 /juin /2007 03:19

11e dimanche du temps ordinaire, année C

Lecture du second livre de Samuel (12, 7-10.13); Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Galates (2, 16.19-21); Évangile selon saint Luc (7, 36-50).

Si je demandais à ceux et celles qui cherchent le bonheur et veulent sérieusement être heureux de signer leur nom, la pétition pourrait être longue.

La liturgie de ce 11e dimanche du temps ordinaire donne un profile de l'humain de tous les temps. Dans la première lecture, nous voyons le roi David au sommet de sa gloire. Il possède tellement de choses autour de lui susceptibles de le rendre heureux qu'il en oublie sa propre faiblesse qui lui vient de l'intérieur. Il se croit invincible en omettant de considérer un aspect important de lui, son élan passionnel pour la femme de son ami Ourias, celui qu'il avait fait son lieutenant de l'armée. Il l'envoie se faire tuer afin de se donner accès à sa femme. David savait jouer sur les apparences. En bon roi, il prendra soin de la veuve qui n'a personne pour lui assurer sa survie. Le prophète Nathan va au-delà des apparences pour lui révéler la vérité de son geste. David reconnaîtra son péché devant Dieu. Chose surprenante, le péché est pardonné mais les conséquences de la faute demeurent; "Désormais, l'épée ne cessera plus de frapper ta maison, pour te punir, parce que tu m'as méprisé et que tu as pris la femme d'Ourias le Hittite pour qu'elle devienne ta femme." Le pardon n'élimine pas les conséquences sociales de la faute commise, c'est probablement là le sens de la culpabilité morale.

Dans la seconde lecture, Paul fait la distinction entre vivre pour la loi et vivre pour Dieu. Vivre pour la loi c'est d'abord miser sur le paraître devant les autres alors que vivre pour Dieu, c'est miser sur l'être en soi. L'art de vivre devient plus authentique. Saint Paul sait de quoi il parle, lui qui utilisait la loi pour persécuter les chrétiens. Il paraissait bien devant les autorités, mais était-il vrai? Cette rencontre entre soi et son Dieu ne peut que se vivre dans la vérité. Si le prophète Nathan a su révéler à David son péché, l'Esprit issu de la rencontre avec Dieu révèle la grâce du pardon guérisseur.

L'Évangile de Luc nous présente un beau scénario des oppositions. Le Pharisien est assis à la table avec Jésus et la pécheresse est accroupie, humiliée, en pleur aux pieds de Jésus. C'est l'actualisation des deux premières lectures. Le Pharisien connaissait la loi et prétendait avoir l'influence qui la sous-tend. Il met en doute la nature divine de Jésus et condamne la femme pécheresse. Tout est dit dans une phrase de l'Évangile; "En voyant cela, le Pharisiens qui avait invité Jésus se dit en lui-même: "Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et ce qu'elle est; une pécheresse."" La prétention d'être maître et juge du Pharisien est subtile et pourtant réelle.

Si on regarde le symbolisme du corps comme langage relationnel, il faut reconnaître des choses intéressantes qui émergent de cet évangile. Assis à la même table, le Pharisien prétend être en communion avec Jésus. N'est-il pas l'hôte et Jésus l'invité? Leur commune union ici est le repas dont on ne parle pas. Arrive cette femme pécheresse qui touche les pieds de Jésus avec ses mains, les mouille de ses larmes et les essuie avec ses cheveux. Elle les couvre de baisers et y verse même un parfum de grande qualité. Les pieds de Jésus représentent ses convictions. Nous avançons dans la vie sur des convictions de base comme nous marchons sur un terrain. Les larmes avec lesquelles la pécheresse mouille les pieds de Jésus lui viennent de ses yeux qui représentent la fenêtre de son for interne. "J'entendrai des regards que vous aurez cru muets" fait dire le poète à Dieu. Si le Pharisien veut un rapport légal avec Jésus, la pécheresse, elle, a déjà établi un rapport de coeur à coeur. Ses cheveux avec lesquels elle essuie les pieds sont reliés à la tête, lieu du discernement. Elle fait donc la distinction entre l'Amour et la Loi. Jésus le sous-entend en disant: " Je te le dis: si ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés, c'est à cause de son grand amour."

Nous rêvons tous de l'Amour vrai et authentique, sans artifice et sans prétention. Mais le véritable amour est forcément porteur de pardon, sinon il n'est qu'une recherche de gratification basée sur soi. Dieu pardonnera à partir de nos efforts d'aimer. C'est pourquoi Jésus fait de l'Amour le grand commandement. Aimer Dieu et son prochain, c'est se laisser pardonner par Dieu afin de pouvoir pardonner à son tour. N'est-ce pas ce que l'on dit en récitant le Notre Père? "Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés." Cet Amour n'est pas gratuit, le pardon en est le prix. 

La pardon n'est pas humain, il est divin. Il vient de Dieu mais comme il nous humanise quand nous apprenons à le mettre en pratique! On ne saurait pardonner véritablement sans d'abord se savoir pardonné. La pardon donné est d'abord une manifestation du pardon reçu. En fait, c'est ce qui nous distingue des non pratiquants et de ceux qui se disent athées. Comme eux, nous sommes pécheurs, mais nous sommes des pécheurs pardonnés. Notre différence avec les athées et les non pratiquants est que nous le savons et c'est ce qui devient la cause de notre célébration.
Amen.

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