Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
22 juillet 2012 7 22 /07 /juillet /2012 21:25

DSC-0063.JPG

Les apôtres reviennent de leur première mission. Ils sont emballés par l’expérience. Jésus les invite à se retirer au désert et à se reposer. La foule, par contre, en redemande et elle devance les apôtres et les attend à leur arrivée. Jésus va à la rencontre de la foule alors que le apôtres se reposent.

Comme c’est le cas aujourd’hui, les apôtres auraient pu devenir les esclaves de la foule en manque; en manque de paix, de sérénité, d’amour et en quête de sens dans tout ce qui bouge. Ils auraient pu se dire trop occupés pour un tel repos. La situation est urgente et il faut y remédier au plus vite! C’est encore le cas de nos jours où les médias regorgent de nouvelles catastrophiques de toutes sortes; fusillade lors d’une fête de quartier à Toronto, l’horrible carnage dans un cinéma aux États-Unis. Pourquoi se mettre à l’écart alors que le monde a tellement besoin de missionnaires dévoués!

Je pense à la nécessité de la croix comme source de salut. Le pendant horizontal de la croix est bien fourni. Les réseaux sociaux regorgent d’une série d’influence à ne plus finir. Les réseaux twitter et facebook enlèvent les paramètres qui jadis stabilisaient une vie régularisée par un mode de vie dite décent. On est toujours à l’affût de la dernière nouveauté. En fait, il est tellement facile de se noyer dans cette manière de faire. Ce qu’il manque pour équilibrer la vie, c’est le pendant vertical de la croix. D’abord, le pendant vertical vers le bas où l’humain se retire pour retrouver sa profondeur d’être. Dans la foulée des mouvements sociaux, on entend tellement de choses qu’on se sait plus écouter. En entrant dans son for interne au cœur de son désert profond, on y retrouve une écoute attentive comme si ce qui a été entendu prend écho en soi. On n’est pas responsable de ce qu’on entend mais on peut répondre de ce qu’on écoute vraiment, de ce à quoi on fait écho en soi.

Comment loin en soi doit-on aller pour se rassasier? Il faut descendre à la limite du soi. Un instructeur de natation m’a un jour dit que seuls ceux qui ont peur de se rendre au fond de la piscine s’y noient. Seuls ceux qui ne vont pas au plus profond d’eux-mêmes afin d’y discerner une racine profonde qui soit source de vie en arrivent à souffrir d’épuisement professionnel. Si le monde porte en soi un cri primaire vers son Dieu, il revient aux apôtres de se retirer dans le désert de son être profond pour y décoder le message. Leur foi est de faire confiance en Jésus qui va à la rencontre des foules en manque et en souffrance. En est-il ainsi dans ma vie missionnaire? Est-ce que je me donne le repos nécessaire, sachant que Jésus reste auprès de ceux que j’abandonne pour un instant de  répit? Il ne s’agit pas ici de refaire ses forces. Quel est le sens premier de ce dont je suis témoin?

Au fond de ma piscine intérieure, il y a un tremplin sur lequel je peux m’appuyer pour rebondir au-delà des démêlés sociaux qui préoccupent les médias. C’est la transcendance de l’homme qui émerge de ses profondeurs quand ces dernières sont atteintes et qui servent de tremplins. Là est le sens rédempteur du mystère de la croix qui fait de nous des témoins crédibles dans un monde en recherche de sens et de salut.

Est-ce que j'ai l'impression de me noyer dans les informations avec lesquelles on pollue ma vie spirituelle? La croix du salut est présente dans le monde d’aujourd’hui. On n’y voit que les pendants horizontaux. Suis-je capable d’entretenir le pendant descendant pour conserver ma profondeur d’être? Et de là, suis-je capable d’un élan tel que j’émerge des démêlés sociaux dans un geste de transcendance de laquelle je manifeste le besoin spirituel de ce monde en souffrance? Cette transcendance, c’est le sommet de la croix sur lequel est inscrit «Jésus, Roi des Juifs.»

On veut tellement croire en notre produit pastoral qu'il nous arrive d'en oublier les origines. On ressemble souvent à ce vendeur d’aspirateur qui s’acharne à vendre son produit à une cliente. Celle-ci a beau lui dire qu’elle n’a pas d’argent, il m’en démords pas. Il renverse une chaudière de fumier de cheval sur le tapis du salon. Devant la surprise de la dame, notre vendeur se fait rassurant. «Madame, ce que mon aspirateur n’avalera pas, je m’engage à le manger.» La dame de répondre: «Bonne appétit monsieur. On m’a coupé l’électricité hier soir!»  Il avait pourtant entendu la dame lui dire qu’elle n’avait pas d’argent mais il n’avait pas su écouter! Est-ce notre cas?

Partager cet article
Repost0
6 mars 2012 2 06 /03 /mars /2012 02:32

 ATT242768-1-.jpg

Le 2e dimanche du carême m’est apparu comme une révélation dans laquelle on peut y lire notre histoire chrétienne. Dans la 1ère lecture (Genèse 22,1-2.9a.10-13.15-18) on voit Abraham prêt à sacrifier son fils Isaac. Cela me fait penser à cette période où il ne fallait pas déplaire à Dieu. «Dieu premier servi» a longtemps été la maxime de toute une génération. Il fallait craindre Dieu car Il pouvait se montrer intransigeant et exigeant. C’est le Dieu punisseur que plusieurs ont connu.

Il est intéressant de voir dans la 2e lecture (lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 8,31b-34) que l’expérience d’Abraham de la 1ère lecture est reprise par Dieu avec son fils Jésus pour notre salut. Mais ici, le don est entier et sans détour.

L’Évangile est particulier (Marc 9,2-10). Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean. Pourquoi pas les douze, puisqu’ils sont ses apôtres? J’y vois ici deux raisons. D’abord, parce que c’est Jésus qui choisit. Avec les apôtres Pierre, Jacques et Jean, c’est essentiel de l’Église qui est ici en cause.

Jacques est l’apôtre de la pastorale sociale. «Sans les œuvres, la foi est vaine!» peut-on lire dans la lettre de saint Jacques. Pour Jacques, il faut prendre soin de la veuve et de l’orphelin. Pas seulement la veuve, mais aussi de l’orphelin c’est-à-dire celui qui dérange et qui questionne. Durant l’expérience du mont Tabor, il ne dit rien mais il y reconnaît les éléments pouvant lui aider pour une meilleure pastorale sociale.

Jean est l’apôtre du cœur, de l’intériorité, de la contemplation et des sacrements. Lui non plus, il ne dit rien. Y voit-il des éléments de retraites à prêcher dans un proche avenir? Ce sera son secret. Mais pour lui, tout prend son sens car le cœur y est.

Pierre est le chef de l’Église qui verra à harmoniser les élans de la pastorale sociale de Jacques et les ardeurs de la vie contemplative de Jean. Il est celui qui ne plaît pas.  Pour les disciples de Jacques en pastorale sociale, il est trop était étroit  d’esprit. Alors pour les tenants de Jean et de la contemplation, il trop large d’esprit.

Les défis de l’Église viennent de l’intérieur. Pouvons-nous croire que le successeur de Pierre soit celui qui pourrait  harmoniser la pastorale sociale et celle de la contemplation? Là est la différence entre la transfiguration et la défiguration. Les médias en ont tellement à dire contre l’Église qu’on a raison de se demande si on peut s’y identifier.

Partager cet article
Repost0
6 août 2011 6 06 /08 /août /2011 16:53

 DSCF6089[1]

Les évangélistes déploient une pédagogie religieuse extraordinaire.  Nous avons vu la semaine dernière Jésus qui nourrit 5,000 hommes (sans compter les femmes et les enfants) avec cinq pains et deux poissons. J’ai tenté d’expliquer dans un article de ce carnet électronique le sens des «cinq pains et des deux poissons.» Les cinq pains représentent l’apport humain et les deux poissons celui de Dieu dans l’équilibre de la foi. C’est ainsi que notre existence se donne des choix de vivre qui déterminent nos manières de mourir.

L’Évangile de ce 19e dimanche du temps ordinaire (Matthieu 14, 22-33) nous propose une mise en situation qui explique le sens des pains et des poissons. L’homme est souvent contraint à des expériences non choisies comme nous voyons Jésus qui oblige ses disciples à prendre le large en fin de journée. Comme mise en scène d’une téléréalité populaire, c’est raté! Les disciples sont majoritairement des pêcheurs de profession et ils connaissent les dangers de la mer, surtout en pleine nuit. Pourquoi obéissent-ils aveuglément à un fils de charpentier? Que d’expériences humaines que nous croyons venir de Dieu comme un pain béni tombé du ciel pour ensuite se transformer en une forme de malédiction divine!

La mise en scène de l’Évangile de ce dimanche nous montre en quoi les deux poissons de Dieu viennent à la rescousse des cinq pains humains. Jésus vient à notre rencontre alors qu’on ne l'attends plus. C’est pourquoi les disciples croient d’abord en un fantôme, comme nous croyons en plusieurs fantômes des eaux mystérieuses comme au lac Memphrée en Estrie ou celui de Pohénégamouque dans la région du Bas-Du-Fleuve. La vie spirituelle nous attire avec la même force que la vie humaine peut nous faire peur ou mal!

Comme humain, on est sensible aux croyances populaires et seule une éducation religieuse peut structurer nos élans intérieurs car, autrement cela ne nourrit pas toujours la foi. Comme Pierre, on a tendance à dit : «Si c’est toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux.» Et comme à Pierre, Jésus nous dit : «Viens!» Pour marcher dans une telle aventure des eaux vives, il faut aussi quitter la sécurité de nos certitudes. Il faut alors quitter la barque de nos convictions pour oser autre chose et ce, même si cela engendre des remous et des vents contraires. On ne change jamais que pour le plaisir de faire autrement, on doit se demander si les changements désirés nous situent un peu mieux à la suite de Jésus.

Il me semble ici que le texte fait référence aux deux manières avec lesquelles Jésus parle de lui-même. Après la résurrection, Jésus se définie comme «Fils de Dieu» qui vient avec ses anges. Mais avant la résurrection, Jésus se définie comme «Fils de l’homme!» En cela, nous devons aussi lire, «Fils de l’humanité!»  Nous ne rencontrons Dieu ou le Divin qu’à l’intérieure de nos expériences humaines. Il n’y aura toujours que deux poissons pour cinq pains. C’est toujours le doute humain qui stimule la foi divine, le vent extérieur qui nous mène à choisir la paix intérieure, les eaux mouvementées de l’existence qui font crier vers l’homme de la vie; de la vie éternelle faut-il entendre, celle qui commence ici-bas à mêmes nos choix de base!

Ai-je en moi les deux poissons capables de venir à la rescousse de mes cinq pains? Ma prière quotidienne m’aide-t-elle à mieux vivre mon humanité? Le Dieu de ma foi porte-t-Il une promesse d’avenir ou n’est-Il qu’un résultat acquis du passé? Sans Dieu, la vie n’a plus de sens. Elle ressemble à du Jell-o bien pris dans son bol réfrigéré. Ça bouge constamment mais ça ne va nulle part! À moins qu’elle n’engendre que des relations élastiques! On peut alors mesurer la distance parcourue par la vitesse qu’on revient au point de départ!

 

Partager cet article
Repost0
1 août 2011 1 01 /08 /août /2011 04:02

 -cid-4DCA906F-A06C-4C3B-97F3-1C3670B67723.jpg

Certains doutent que Jésus ait nourri cinq milles hommes, sans compter les femmes et les enfants. Nos mères en faisaient presqu’autant avec si peu. Mais là n’est pas le sens du message de l’Évangile de ce 18e dimanche ordinaire. Il y a ici un symbole chiffré intéressant.

Les cinq pains et les deux poissons constituent les sept éléments du bonheur parfait. Si le chiffre sept est ici en cause, pourquoi ne pas avoir sept poissons uniquement ou seulement sept pains? Le pain est l’œuvre des hommes. Quoi qu’il fasse avec son intelligence, il n’atteindra pas la plénitude en Dieu par lui-même. S’il y a plus de pains que de poissons c’est qu’il a néanmoins à faire sa grande part dans les plans de Dieu. Le poisson ici représente l’œuvre de Dieu. Il nous vient d’ailleurs. Nous ne sommes pas encore faits pour vivre à cette dimension profonde de la nature que sont nos rivières, nos lacs et l'océan. Comme le pêcheur, la prière du chrétien est comme un filet jeté au hasard. Il reçoit selon la grâce et pas nécessairement selon ses mérites ou sa dignité.

Il est intéressant de constater dans le texte que les disciples ne s’aperçoivent du miracle que dans la mesure où ils partagent le pain béni reçu de Jésus. C’est le sens premier de nos Eucharisties. Elles visent d’abord à soutenir le partage dans la communauté. Rien ne se multiplie quand il est gardé pour soi. Dieu se dispose dans l’homme qui se propose en partage avec les autres. C’est dans le partage que l’on devient un don de Dieu pour les autres. Nous sommes tous des intervenants directs et indirects de la Divine Providence. Si on ne voit plus de miracle autour de nous, nous pouvons nous demander : «Qu’avons-nous fait de nos cinq pains et de nos deux poissons?» Ils sont sûrement dans nos congélateurs jusqu’à la semaine prochaine.

Il faut donc avoir quelque chose à partager pour devenir des témoins vivants de la grâce vivifiante de Dieu. L’Évangile nous parle de pains et de poissons, mais que faisons-nous de notre temps, de nos idées constructives et de nos commentaires bienveillants? Ce sont autant de pains et de poissons à multiplier pour Dieu? Dieu se meurt de nous faire encore des miracles et des multiplications en abondance. Mais pour ce faire, il nous faut le sens du partage. Et cela n’est pas une évidence pour tous.

Partager cet article
Repost0
14 novembre 2010 7 14 /11 /novembre /2010 20:02

-C3-A9glise-20de-20Covedell-1-.JPG 

Lire Évangile de saint Luc (21, 5-19)

Ce dernier dimanche avant la fête liturgique du Christ-Roi propose une projection sur l’avenir du Temple de Jérusalem qu’on n’aime pas appliquer à son quotidien. Les fermetures des églises paroissiales ne sont jamais faciles à gérer, surtout dans les petites communautés où le Temple a été le seul symbole d’appartenance.

En perspective, je pense qu’on aura plus de difficulté à vivre  les changements à venir. On a beau parler de l’Église en terme de «Communautés chrétiennes vivantes» c’est un discours qui ne trouve que très peu de preneurs. Il faut se le dire, le manque de prêtre oblige à des réaménagements pastoraux incontournables. Mais que dire du manque de fidèles? Ils ont aussi une part importante dans les changements qui s’imposent. Les nouveaux courants et les sources d’influences décrites dans l’évangile du jour peuvent être identifiés à l’internet et les autres sources d’information?

Qu’importe les arguments qui pourraient justifier les discours à venir, on ne peut nier que les Temples se taisent à mesure que les fidèles optent pour une religion à la maison. Le défi reste entier.

 

Partager cet article
Repost0
17 octobre 2010 7 17 /10 /octobre /2010 19:45

96newyear-1-.JPG

Qu’est-ce que ces trois thèmes ont en commun? La parabole de la femme fatigante que nous avons vue dans la parole de ce 29e dimanche du temps ordinaire 2010.  Il y a ici quelque chose d’assez inusité sur le sens de la prière.

Supposons-nous que nous arrivons à l’improviste sur un accident de voitures. Le premier reflexe est un choc cérébral en constatant les dommages aux voitures. Vient ensuite un reflexe émotif en constatant qu’il y a des blessés.  Vient en dernier lieu la question fondamentale, ne peut-on pas faire quelque chose pour prévenir les accidents de voitures avec blessés?

La prière suit le même parcourt. Il y a la prière de tête devant les injustices sociales. Si seulement le gouvernement pouvait s’en charger avec des programmes d’appoint, les apparences seraient sauves. Vient ensuite le constat qu’il y a des expériences humaines difficiles et souffrantes au cœur de ces injustices. Un tel constat peut engendre un sentiment de compassion valable en soi, en autant qu’on en parle encore aux médias. Finalement, arrive la prière du cœur, qu’est-ce que je peux faire pour changer les choses dans mon entourage immédiat?

Le Frère André avait peut-être un remède miracle dans sa prière. Il était illettré et comme il ne savait pas compter, il a su compter sur Dieu. Il a donc développé cette attitude qui dépasse le sentiment émotif devant la souffrance humaine et tout ce qu’elle engendre. Ne sachant pas lire, il ne pouvait pas élaborer de grands principes sur les causes et les effets des injustices. Il ne pouvait qu’être dans la force de sa pauvreté.

Dans l’Évangile de sa canonisation, une femme se fait insistante auprès d’un juge que ne craint pas Dieu et se moque des hommes. Mais il est tellement tanné de se faire casser la tête, qu’il décide en sa faveur. Le Frère André disait aux siens de ne pas craindre d’achaler et de tanner saint Joseph. Où a-t-il appris cela sinon dans sa prière? En son temps, les Évangiles n’étaient pas accessibles à tous d’une part et il ne savait pas lire d’autre part.

Il y a quelque chose ici qui nous dépasse et ne nous pressons pas de le rattraper. Néanmoins, nous pouvons tenter de le suivre à distance. Y a-t-il d’autres Frères André pour notre temps? Et si c’était à notre tour d’y croire?

Partager cet article
Repost0
19 mars 2010 5 19 /03 /mars /2010 01:07

L’Évangile de ce cinquième dimanche du carême nous montre un Jésus qui enseigne par le geste. Il est dans le temple et on lui présente une femme prise en flagrant délit d’adultère. Jésus reconnaît le piège qu’on lui tend. L’adultère est un heureux péché qui ne se fait qu’à deux. Or, quand les Pharisiens disent que la loi de Moïse prévoit la lapidation pour un tel péché, ils ne disent pas tout de la loi. La loi prévoit que deux personnes prisent en flagrant délit soient lapider ensemble ou séparément. Or, où est l’autre co-accusé?  La femme n'avait probablement qu’une réputation mais il n’en fallait pas plus pour mettre Jésus à l’épreuve.

Plutôt que d’argumenter avec ceux qui l’interrogent, Jésus choisit de se pencher et tracer des lignes sur le sol. Ce qu’il écrit n’est pas important, c’est le geste qui compte. Le sol du Temple n’est pas fait de la même manière que le plancher des synagogues. Le plancher du Temple est fait de longues dalles en pierre pour représenter les tables des dix paroles de Dieu à Moïse ou le dix commandements lesquels se basent la foi juive. Par ce geste, Jésus dit à ceux qui l’interrogent que les commandements sont là pour s’évaluer soi-même et non pour juger les autres. C’est pourquoi il donne pour toute réponse : «Que celui qui est sans péché lui lance la première pierre.»

Dans notre paroisse à cinq communautés, nous proposons une démarche de pardon collective. C’est l’occasion pour s’interroger soi-même sur les valeurs en lesquelles on croit de note foi. Est-ce que je considère ses valeurs par rapport à moi-même ou est-ce que je m’en sers pour juger les autres?

Partager cet article
Repost0
13 mars 2010 6 13 /03 /mars /2010 18:18

 

Lire Luc 15, 1-3. 11-32

La parabole de l’enfant prodigue est une histoire pour notre temps. Elle constitue un drame familial et culturel à en croire que Jésus savait que 2010 ans plus tard, son propos serait encore d’actualité.

Il faut se situer dans le contexte. À l’époque de Jésus, le tissu familial et culturel était tissé serré. La famille et le clan assuraient la survie des individus. Quand le plus jeune des fils demande son héritage, il annonce par cette demande la mort du père. C’est le rejet du fils par rapport à l’appartenance familiale. En dilapidant ses biens avec les filles de vie, il rejette les valeurs parentales, en allant prendre soin des porcs, il renie sa culture. Dans ce contexte, la réaction du fils aîné est justifiable. Certes, on peut contempler l’attitude accueillante du père. Mais l’exemple est une insulte pour les auditeurs. Le texte ne dit pas que le fils prodigue se soit donné une douche avant de revenir vers le père. On peut donc sous-entendre qu’il sentait le porc, il sentait ce que la famille et sa culture avaient rejeté. Le père l’embrasse tel qu’il est. C’est après l’avoir accueilli qu’il réclame de l’eau, des vêtements, une bague pour resituer l’alliance avec le fils perdu et finalement, que l’on tue le veau gras pour la fête!

Le fils aîné nous ressemble à bien des égards. On se croit fidèle parce qu’on n’a jamais désobéi mais on ne se réjouit pas de l’accueil que Dieu fait à nos frères et sœurs prodigues. Ceux-ci nous arrivent d’un très long parcours que nous n’aurions jamais risqué, ils sont riches d’une expérience que nous n’aurions jamais osée. Ils ont des choses à dire sur l’amour de Dieu qui pourraient agrémenter notre perception de l’amour de ce Jésus qui nous accueille à chaque eucharistie. Malgré sa faute, sa très grande faute, le fils prodigue a cru en la miséricorde du Père. Ce n’est pas le cas du fils aîné. Où est-ce qu’on se situe dans son rapport à Dieu et à l’amour qu’il nous demande envers ceux et celles qui nous sont si différents?

Partager cet article
Repost0
17 août 2007 5 17 /08 /août /2007 16:47
0093gx3b.jpgLire Jérémie (38, 4-6. 8-10) et l'Évangile de Luc (12,49-53)
Cette photo a été prise lors de l'effondrement du pont aux États-Unis. Les gens sont consternés car le spectacle est trop fort pour que les paroles aient un sens. Les morts sont nombreux et les dégâts considérables. Ces regards me rappellent les mots de Jésus en ce 20e dimanche du temps ordinaire. "Pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde? Non, je vous le dis, mais plutôt la division." Avoir été à la place des disciples, n'aurions-nous pas eu la même expression au visage que ces deux dames de la photo?

Cette parole de Jésus doit être mise en parallèle avec la lecture du livre de Jérémie. "Pendant le siège de Jérusalem, les chefs qui tenaient Jérémie en prison dirent au roi Sédécias: 'Que cet homme soit mis à mort; en parlant comme il le fait, il démoralise tout ce qui reste de combattants dans la ville, et toute la population. Ce n'est pas le bonheur du peuple qu'il cherche, mais son malheur.' Le roi répondit: 'Il est déjà entre vos mains, et le roi ne peut rien contre vous!'" On se souviendra alors qu'ils ont glissé Jérémie dans la citerne du prince Melkias, dans la cour de la prison. "On le descendit avec des cordes. Dans cette citerne, il n'y avait pas d'eau, mais de la boue, et Jérémie s'enfonça dans la boue."

Pourquoi insister qu'il n'y avait pas d'eau mais de la boue? Quelle différence y a-t-il entre mourir noyé ou étouffé? Le texte est plein de symboles intéressants et adaptables à la vie d'aujourd'hui. Jérémie est le symbole de la vérité alors que les chefs qui maintiennent la ville en état de siège représentent la raison. Les cordes représentent les arguments avec lesquels on a condamné Jérémie. La citerne représente le bien fondé apparent des arguments. Sauf qu'il n'y a pas d'eau, les arguments ne sont pas au service de la vie. Combien de fois nous nous enlisons dans des arguments sans fondement, juste pour le plaisir d'avoir raison sur les autres?

La photo représente bien la consternation devant la vérité. Peut-on toujours faire confiance aux architectes des idées courantes? Ils paraissent pourtant avoir raison, ce sont eux les experts qui ont étudié la matière. La vérité est comme ce ballon de plage que l'on tente de cacher au fond de la piscine. Cela prend un bon souffle pour le descendre et un meilleur souffle encore pour le garder hors de la vue. Puis, le souffle manque et, comme le ballon, la vérité revient avec force là où on n'y croyait plus.

Le feu que Jésus veut allumer est la force de la vérité par rapport aux raisons populaires qui envahissent le monde de la pensée intellectuelle. Le feu réchauffe les coeurs qui ne croient plus en l'Amour, éclaire ce que l'on voudrait garder cacher et guide dans la nuit des sens. Il faut accepter sa maladie afin d'en guérir. Mais la maladie divise et fait mal. L'humilité qu'elle requiert crée les liens comme les ponts rejoignent les rives opposées de la rivière. Certains arguments exposent tellement bien la raison des idées qu'ils en font oublier que nous sommes à côté de la Vérité. C'est le feu que Jésus veut partager avec nous.
Qu'il ne réchauffe pas trop, car on pourrait changer sa manière d'aimer, qu'il n'éclaire pas trop, car on pourrait modifier notre manière de penser et qu'il ne guide pas trop car on pourrait se rendre là où on ne veut pas aller.
Partager cet article
Repost0
12 août 2007 7 12 /08 /août /2007 03:44
dessin-7.jpgDans l'Évangile de ce 19e dimanche du temps ordinaire, Jésus donne un enseignement sérieux qui, il me semble, devrait découler de nos célébrations Eucharistiques. La question de Pierre me surprend: " Seigneur, cette parabole s'adresse-t-elle à nous, ou à tout le monde?" Et Jésus ne répond pas à cette question.

"Cette parabole s'adresse-t-elle à nous..." c'est à dire aux apôtres et à leurs successeurs, le Pape, les Cardinaux, les Évêques et les Prêtres qui travaillent en collaboration avec les Évêques? Ou est-ce pour tout le monde? Cette question de Pierre est le dilemme d'aujourd'hui quand nous disons "Église". De qui parlons-nous quand on dit: "L'Église devrait....", on vise qui? J'ai vécu l'expérience lors de la Virée des Idées à Radio-Canada en mars dernier. On voulait faire croire qu'il n'y a qu'une forme d'Église, celle de Rome qui dicte la manière de vivre. On se souvient que l'Église n'impose pas sa moralité à ses fidèles. Elle propose un encadrement pour mieux centrer l'expérience de la foi.

Peu importe le rôle que l'on joue dans l'Église, comme laïcs engagés ou comme personnes consacrées, l'Eucharistie propose deux volets; la célébration en Église et le vécu en communauté. Nous avons la mission de faire fructifier les bienfaits de l'Eucharistie dans notre quotidien. Qu'en faisons-nous? En 1982, je m'occupais d'un groupe de jeunes à Ville de La Baie. Un samedi soir, nous passions devant une église où les gens sortaient de la messe dominicale anticipée. Un jeune avec dit: "Connaissez-vous la nouvelles définitions d'un catholique? C'est quelqu'un qui a une bonne appétit. Il mange une hostie par semaine et un prochain par jour!" Les autres jeunes ont rit. Je leur ai rappelé que la voiture dans laquelle nous nous promenions appartenait aux Frères des Écoles Chrétiennes chez qui je pensionnais. 

"À qui l'on a beaucoup donné, on demandera beaucoup; à qui l'on a beaucoup confié, on réclamera davantage." Cette parole s'adresse à tous ceux qui participent à l'Eucharistie, laïcs et personnes consacrées. Il y a une mission liée à notre célébration Eucharistique, celle de la vivre dans notre quotidien. Cela exige une spiritualité de base qui nourrit notre démarche de foi. C'est en causant avec un muet que l'on perd le sens des mots. À qui Jésus s'adresse-t-il quand il propose un enseignement? Jusqu'à quel point nous en sentons-nous concernés?
Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de Daniel LeClair
  • : Réflexion libre sur différents sujets sociaux, culturels, religieux. Je suis disponible à répondre aux questions des lecteurs.
  • Contact

Recherche

Pages

Liens