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18 novembre 2010 4 18 /11 /novembre /2010 05:01

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Quand je regarde le poster proposé par Vie Liturgique pour ce temps de l’Avent 2010, je n’ai pas pu m’empêcher d’intituler la causerie de ce soir «Comme une brise d’été.» Quoi que j’ai longtemps eu en tête cette aire de chanson populaire de mon adolescence «Un air d’été.»

Les trois chandelles ont les couleurs de Noël, puisque l’Halloween. Ce sont des couleurs festives. On a comme une envie de chanter. Le quai est en attente d’un bateau, d’un voilier ou d’un catamaran. Tôt le matin, sur le bord d’un lac, il ne nous reste plus qu’à humer ce courant humide qui coule à la surface de l’eau en attente d’un ami. On dirait que le temps est de notre bord. Quoi qu’il arrive aujourd’hui, on ne se pressera pas. On fera comme si l’éternité était de notre côté pour une fois et qu’elle saura nous attendre malgré nos lenteurs.

Cette photo est en contradiction avec cette période des fêtes où on court après le temps, les aubaines et les fichus de cadeaux. Car à Noël, une bière et un sourire ne suffisent plus pour dire à quelqu’un qu’on l’aime. Il faut un petit plus qui ne soit pas un plus petit.

Il faut admettre que c’est aussi la période des bilans annuels. On pense aux bons coups et on espère pouvoir les répéter. On pense aussi au moins bons coups et on espère ne jamais y revenir.

Quelqu’un m’a posé une question en lien avec le poster et le thème de ce temps de l’Avent : «Prenez courage! Le Jour est proche.»   «En qui et à quoi pouvons-nous croire et qui nous conduirait à bon port?» À partir de cette question, non seulement y a-t-il quelqu’un sur le quai qui attend le bateau qui devrait arriver sous peu, mais il y a aussi quelqu’un sur le bateau qui espère se rendre au quai. Il y a donc une rencontre souhaitée et désirée des deux côtés de la relation. Est-ce que cela est la même chose pour Noël? Ceux qui accueillent pour Noël, avez-vous hâte que la visite arrive? Et à ceux qui s’en viennent, avez-vous hâte d’arriver?

 

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14 novembre 2010 7 14 /11 /novembre /2010 20:02

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Lire Évangile de saint Luc (21, 5-19)

Ce dernier dimanche avant la fête liturgique du Christ-Roi propose une projection sur l’avenir du Temple de Jérusalem qu’on n’aime pas appliquer à son quotidien. Les fermetures des églises paroissiales ne sont jamais faciles à gérer, surtout dans les petites communautés où le Temple a été le seul symbole d’appartenance.

En perspective, je pense qu’on aura plus de difficulté à vivre  les changements à venir. On a beau parler de l’Église en terme de «Communautés chrétiennes vivantes» c’est un discours qui ne trouve que très peu de preneurs. Il faut se le dire, le manque de prêtre oblige à des réaménagements pastoraux incontournables. Mais que dire du manque de fidèles? Ils ont aussi une part importante dans les changements qui s’imposent. Les nouveaux courants et les sources d’influences décrites dans l’évangile du jour peuvent être identifiés à l’internet et les autres sources d’information?

Qu’importe les arguments qui pourraient justifier les discours à venir, on ne peut nier que les Temples se taisent à mesure que les fidèles optent pour une religion à la maison. Le défi reste entier.

 

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12 novembre 2010 5 12 /11 /novembre /2010 17:17

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J’ai toujours cru que le miroir me projetait mon véritable moi. Or, ce matin j’ai constaté que mon vis-à-vis se rase avec la main gauche alors que j’utilise ma main droite. Anodin me diriez-vous! Mais s’il en était ainsi avec l’histoire d’Adam et Ève? Y aurait-il plus d’espérance pour autant? Je le crois.

Puisque mon vis-à-vis du miroir utilise sa main gauche pour faire ce que je fais de la main droite, si l’histoire d’Adam et Ève mon histoire mais écrite à l’envers. Je m’explique. Adam et Ève ont perdu le Paradis Terrestre alors que je suis à bâtir le Royaume de Dieu. Ils sont divisés entre eux alors que j’ai à créer l’unité avec ceux qui m’entourent. La ruse du serpent est de me faire opter pour les mauvais choix à venir car vivre, c’est aussi choisir. Dans ma vie, je cherche constamment Dieu alors que dans le récit biblique, c’est Dieu qui me cherche. Qui dit vrai? J’ose croire que je me trompe en espérant un face-à-face avec Dieu sur la terre des hommes. C’est au cœur de la vie humaine que Dieu se laisse rencontrer. La vie éternelle est à l’opposée de la vie humaine. J’ai à m’habituer à chercher Dieu dans la vie des hommes car mon éternité sera de chercher les humains dans le cœur de Dieu. C’est en connaissant Dieu chez les humains que nous reconnaîtrons ces derniers quand nous serons chez Dieu. À moins que ce soit mon «chez moi en Dieu.» Mais pour cela, il me faudra franchir le miroir pour que son jeu devienne ma vie en Dieu. L’Acte de vivre est donc très simple! C’est croire en la vie en Dieu comme on joue le jeu du miroir.

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12 novembre 2010 5 12 /11 /novembre /2010 04:04

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J’ai une amie qui est de l’âge de ma mère. Elle aussi a eu neuf enfants vivants dont sept garçons et deux filles. Une exception toutefois, désireuse d’avoir une troisième fille, elle l’a adoptée une fois qu’elle a su qu’elle n’aura pas d’autres enfants.

J’arrive de chez cette amie. Son quatrième enfant  dont le prénom est Claude, est décédé ce soir à la suite d’un cancer au cerveau. Cela me rappelle mon frère Claude qui, lui aussi était le quatrième de notre famille, est décédé à la suite d’un cancer en 1997.

La mort quelque chose de mystérieux. Je crois que l’on meurt de la même manière qu’on a vécu. La mort est la seule justice qui soit mais après notre mort seulement, pour ceux et celles qui survivent il y a une forme d’injustice évidente. Il semble que la vie se termine toujours trop abruptement, comme lors de ma sortie du Cursillo en fin de semaine dernière. Vivre avec une telle intensité pour s’arrêter définitivement et ce, sans reprise de l’événement ou de la respiration, c’est comme une injustice en soi.

J’aime l’idée de la chandelle qui s’éteint quand l’on parle de la mort. Une chandelle allumée en plein jour est une lumière gaspillée tant on en a pas besoin parce que la clarté de la vie suffit. Là sont rendus les deux Claude que j’ai connus. L’un était mon frère et l’autre le fils d’une grande amie.  Une amie telle que, quand je l’ai appelée concernant son fils, elle m’a demandé comment allait ma verrue à une main qu’elle soigne depuis quelques semaines. Elle a insisté pour me faire un dernier pansement avant que je parte ce soir de chez elle. Pourtant, elle aurait tellement à dire de son fils qu’elle vient de perdre. Mais pour elle, elle n’a rien perdu. Dieu lui a confié des enfants pour en faire des adultes. Dès leur âge adulte, elle les avait confiés, tous et chacun à Dieu pour qu’Il veille sur eux. Pour elle, son fils est retourné vers son Père qui est celui de Jésus-Christ.

Notre vie est comme une chandelle fragile qui, un jour, pourra s’éteindre tant la Lumière qu’elle a cherchée aura envahit son espace vital pour une vie dont la lumière vaut infiniment plus que la lueur de nos bouts de chandelle.

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11 novembre 2010 4 11 /11 /novembre /2010 21:06

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J’ai rêvé d’un entretien avec Dieu.

Alors tu aimerais avoir un entretien?» demande Dieu.

«Si vous avez du temps », que je lui ai répondu.

Dieu sourit :

«Mon temps est éternel; quelles questions as-tu en tête à me poser?»

« Qu’est-ce qui Vous surprend le plus au sujet de l’être humain!…»

Et Dieu a répondu…

«C’est que le genre humain s’inquiète au sujet du futur. Ils ont oublié le présent, de telle sorte qu’ils ne vivent ni dans le présent ni dans le futur.»

«C’est qu’ils vivent comme s’ils ne mourront jamais, et ils meurent comme s’il n’avaient jamais vécu.»

«C’est qu’ils s’ennuient dans leur enfance – Ils ont hâte de devenir grands et quand ils sont grands, ils veulent redevenir jeune de nouveau.»

«C’est qu’ils perdent leur santé à vouloir gagner de l’argent puis, perdent leur argent à vouloir retrouver la santé.»

La main de Dieu a pris la mienne et pour un moment, nous étions silencieux, puis, je Lui ai demandé…

«En tant que parent, quelles leçons de vie apprendriez-vous à vos enfants?»

Dieu a répondu avec un sourire :

«Leur apprendre qu’ils ne peuvent forcer personne à les aimer. Mais ce qu’ils peuvent faire, c’est d’avoir de l’amour pour les uns les autres.»

«Leur apprendre que le plus important n’est pas ce qu’ils ont dans leur vie, mais qui ils ont dans leur vie. Leur apprendre qu’il n’est pas bon de comparer leur vie avec celle des autres.»

«Leur apprendre qu’il suffit de quelques secondes pour causer une blessure profonde à ceux que l’on aime, et qu’il suffit de plusieurs années pour leur guérison.»

«Leur apprendre qu’il y a des gens qui les aime, mais qu’ils ne savent tout simplement pas comment démontrer leurs sentiments.»

«Leur apprendre que l’argent peut tout acheter… mais pas le bonheur!!!!»

«Leur apprendre que deux personnes peuvent avoir la même idée et pourtant, la voir différemment. »

«Leur apprendre que ce n’est pas toujours suffisant d’être pardonner par les autres; mais qu’ils doivent aussi pardonner eux-mêmes aux autres».

«Et aussi leur apprendre que Je suis ici… toujours.»
  

Auteur inconnu

 

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11 novembre 2010 4 11 /11 /novembre /2010 20:38

 

 

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Je ne serai jamais un agent de pastoral ordonné mais bien un prêtre catholique avec tout ce que cela comprend comme conséquences dans mon engagement en paroisse.

Je prends position après une mûre réflexion qui a suivi le week-end Cursillo d’une part et un échange entre confrères lors d’une rencontre en leadership pastoral d’autre part.  L’animatrice m’a apporté beaucoup d’eau au moulin.  Il lui est arrivé d’animer une ADACE (Assemblée Dominicale en Attente d’une Célébration Eucharistique) car le prêtre ne pouvait être présent. Après la célébration, des gens l’ont félicitée pour la «belle messe». Or, il n’y a pas eu de messe.

L’ignorance rend vraiment service à certains moments. Elle permet un certain confort peu dérangeant. En fait, le confort est à ce point peu dérangeant qu’on est en droit de se demander s’il existe vraiment. Une telle ignorance me fait penser à la doublure d’un cercueil.  Est-ce que le mort fera la différence entre un matelas à ressorts recouvert de satin et une paillasse recouverte de coton? Je crois de plus en plus au dicton : «On ne connaîtrait pas l’ignorance des gens s’ils n’étalaient pas leur connaissance!» Je n’ose pas en dire plus!

 

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9 novembre 2010 2 09 /11 /novembre /2010 06:36

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Pour comprendre ce sacrement, il faut lire les articles qui précèdent. L’Onction des malades existe depuis avant l’institution de l’Eucharistie. D’où vient l’appellation «Derniers sacrements» ou «l’Extrême onction»?

Les «derniers sacrements» viennent de l’époque où l’Église statuait sur les sacrements admissibles comme tels. On en comptait 6 reconnus et il en manquait un pour finir le chiffre symbolique de sept. C’est alors qu’on a reconnu l’onction des malades comme le septième sacrement. Il a été dit à l'époque que ce sera le dernier des sacrements à être officiellement accepté. Avec le temps, on a aboli «à être officiellement accepté.»

Le terme «l’extrême onction» est plus difficile à expliquer. Fait-il allusion à l’époque où les sacrements comprenaient une certaine superstition de sorte que, quand tous les éléments de la mort y étaient réunis si, pour une raison inexpliquée le malade survie, c’était à cause des propriétés mystérieuses du sacrement? Il a été un temps où on donnait une raison symbolique aux éléments de la vie courante en Église. Peu importe son origine, l’appellation «Extrême onction» constitue un péché envers ce sacrement.

Il est intéressant de constater que pour l’Église, on ne parle pas de «sacrement des malades» mais bien de l’onction des malades. Il y a trois sacrements où on utilise l’onction des saintes huiles : le baptême, la confirmation et les malades.  L’onction tend à relever le sens surnaturel de la foi. Le CEC, art. 91, nous dit : «Tous les fidèles ont part à la compréhension et à la transmission de la vérité révélée. Ils ont reçu l’onction de l’Esprit Saint qui les instruit (1 Jn 2, 20.27) et les conduit vers la vérité tout entière (Jn 16, 13)». En faisant référence à l’onction, on reconnait l’Esprit Saint à l’œuvre où celui qui reçoit l’onction devient aussi le «oint» c’est-à-dire le choisi parmi les autres de sa catégorie. L’onction liée au baptême fait en sorte qu’il est choisi pour faire partie du Peuple de Dieu en marche, l’onction liée à la confirmation fait qu’il est choisi pour prendre ses responsabilités dans ce Peuple de Dieu en marche et l’onction liée aux malades fait qu’il est choisi pour témoigner de sa foi et ce, même dans la maladie.

L’Onction se fait avec de l’huile. C’est un geste spontané qui plonge l’individu dans une dimension de son être où il apprend quelque chose de Dieu à partir de son expérience, à partir de sa maladie. C’est ainsi que l’individu fait partie de la mission de l’Église et il s’insère dans cette partie du crédo qui dit : «Je crois en l’Esprit Saint.»

À l’article 689 du CEC, on dit : «Celui que le Père a envoyé dans nos cœurs, l’esprit de son Fils (Ga 4,6), est réellement Dieu.» À l’article suivant, art. 690, l’Église précise : «Jésus est Christ, «oint», parce que l’esprit en est l’onction et tout ce qui advient à partir de l’incarnation découle de cette plénitude (Jn 3, 34). Quand enfin le Christ est glorifié (Jn 7,39), Il peut à son tour, d’auprès du Père, envoyer l’Esprit à ceux qui croient en Lui : Il leur communique sa Gloire (Jn 17,22) c’est-à-dire l’Esprit Saint qui Le glorifie (Jn 16,14). La mission conjointe se déploiera dès lors dans les enfants adoptés par le Père dans le Corps de son Fils : la mission de l’esprit d’adoption sera de les unir au Christ et de les faire vivre en Lui.

Ce qu’il faut retenir de l’onction des malades c’est que ce n’est pas une carte d’entrée automatique pour le Ciel. Nous avons une catéchèse à développer pour que l’entourage d’un malade garde l’espoir quand ce dernier ce sacrement. Trop souvent, le prêtre est vu comme la dernière étape avant la mort alors que la médecine a tout fait pour sauvegarder la vie du malade. Et si notre mission était justement d’apprivoiser ce que nous sommes quand nous serons avec celui qui va mourir? «Un jour nous ressusciterons et nous verrons Dieu face à face et nous reconnaîtrons ceux et celles que nous avons aimés en Dieu.» Vivons dans cette espérance issue de la promesse faite à notre baptême.

 

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9 novembre 2010 2 09 /11 /novembre /2010 05:59

 

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Ceci étant dit concernant l’Eucharistie, il est plus facile de comprendre le sens du sacrement de la réconciliation. C’est un sacrement qui a été pas mal galvaudé. On l’appelle la confession ou le sacrement de pénitence. Il faut mettre ces mots par lesquels on a identifié ce sacrement dans leur contexte. Il y a deux types de pardon pour deux types de faute. Il y a la faute envers la collectivité qui engendre le désordre social d’une part et la faute envers Dieu que l’on appelle péché. Entre les deux, il y a  beaucoup de nuances possibles à cause du rapport que j’ai avec mon frère. Ce dernier fait partie de la société et commettre un péché envers lui ne fait pas de moi un danger pour la société.

L’Église catholique reconnait trois manières pour identifier ce sacrement. (Art 1424 du Catéchisme de l’Église Catholique) Il est appelé sacrement de la confession puisque l’aveu, la confession des péchés devant le prêtre est un élément essentiel de ce sacrement. Dans un sens profond ce sacrement est aussi une «confession», reconnaissance et louange de la sainteté de Dieu et de la miséricorde envers l’homme pécheur. Il est appelé sacrement du pardon puisque par l’absolution sacramentelle du prêtre, Dieu accorde au pénitent «le pardon et la paix». Il est appelé sacrement de Réconciliation car il donne au pécheur l’amour de Dieu qui réconcilie : «Laissez-vous réconcilier avec Dieu» (2 Co 5,20). Celui qui vit de l’amour miséricordieux de Dieu est prêt à répondre à l’appel du Seigneur : «Va d’abord te réconcilier avec ton frère.» (Mt 5,24).

Je suis de ceux qui ont eu des problèmes avec le mot «pénitence». Faut-il se sentir puni quand on se sait aimés? Il faut se rappeler qu’il a été un temps où ce sacrement était une exclusivité de l’évêque. Lui seul pouvait pardonner au nom de Dieu et c’était un acte public. L’aveu était public et la pénitence était publique. Ici, il faut revenir au moyen âge au temps des Templiers, où la vie sociale tournait autour de l’église. Aujourd’hui, cette forme de pénitence s’exerce par les tribunaux et la prison. Aussi, dans ces cas précis, on ne parle plus de pénitents mais de prisonniers avec un dossier judiciaire.

L’Église Catholique ne parle plus du sacrement de la Pénitence comme nous l’avons souvent sous-entendu. L’Église parle plus du Sacrement de la Pénitence et de la Réconciliation. Les deux mouvements vont ensemble. La pénitence est cet entre-deux qui passe de la division par la faute à la réconciliation avec la personne blessée ou blessante. Pour mieux se comprendre, faisons un parallèle avec la médicine. Nous avons la santé et la maladie d’une part et la santé d’autre part. La guérison n’est pas un état de vie comme telle, mais une étape de transition, un passage du pire au mieux. Le péché serait comparable à la maladie, la réconciliation à la santé et la pénitence à la guérison.

Le sacrement de la Réconciliation situe la personne qui le demande dans trois types de relation de base : relation à soi, aux autres et à Dieu. Il me semble important d’apporter une précision pour ceux et celles qui croient que le sacrement de réconciliation nourrit le sentiment culpabilité chez les gens. Prétendre cela c’est mal comprendre l’être humain. Combien de gens nous parlent de culpabilité alors qu’ils se disent sans religion? La culpabilité fait partie de la nature humaine. Prétendre que l’Église a inventé la culpabilité pour faire valoir le sacrement de réconciliation, c’est aussi prétendre que la médicine a inventé des maladies pour faire valoir ses médicaments. L’argument ne tient pas la route.

Le Pardon découle de l’enseignement de Jésus. On en fait mention dans la prière par excellence qu’il nous a laissée, le Notre Père où on dit : «Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.» Les juifs et les musulmans n’en parlent car le pardon vient de Dieu. Mais là est le sens de l’incarnation de Jésus. En donnant à ses apôtres, devenus prêtres de la nouvelle alliance, d’agir au nom de Dieu en la personne de Jésus, l’Église devient le Corps du Christ dans son ensemble.

La position de l’Église catholique est aussi celle des Musulmans et des Juifs sur le pardon des péchés; Dieu seul pardonne le péché. Le prêtre n’agit pas de son propre chef et contrairement au passé où l’Église dictait la manière de vivre dans le village, il n’est pas tenu à se faire le juge du comportement social de la personne qui se confesse.

Un fait important à souligner c’est que le sacrement de Réconciliation a un lien avec le jugement dernier. On ne peut pas le nier car Jésus en parle. Mais il n’est dit à nulle part que c’est Dieu l’ultime juge. Si on était chacun juge pour soi-même et que l’on se jugera de la manière que l’on juge les autres? Dieu n’est qu’amour nous dit l’évangéliste Jean. À cause de cela, Il ne peut pas nous damner pour l’éternité. Donc si, dans mes démarches sacramentelles du pardon, j’arrive à vivre l’expérience que Dieu m’aide vraiment à me réconcilier avec les autres, j’aurai probablement la conviction que ce Dieu d’amour m’aidera aussi à me réconcilier avec moi-même et ce, pour l’éternité.

 

 

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9 novembre 2010 2 09 /11 /novembre /2010 05:38

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Dans les Évangiles, les plus belles rencontres se font toujours autour d’un repas. En fait, il y a différents genres de repas dans les Évangiles. Quand on parle d’un dîner, on parle de ce repas du milieu du jour où on refait ses forces pour retourner au travail. Il y a aussi ce repas festif tel que les noces de Cana et autres repas dont celui de Jésus avec un Pharisien. Finalement, il y a le Céder, c’est-à-dire le repas pascal que les Juifs mangent une fois par année où on se rappelle la sortie d’Égypte du peuple d’Israël guidé par Moïse. On ne peut donc pas considérer l’Eucharistie comme un repas ordinaire ou à ces repas-rencontre dont parlent les Évangiles. Jésus va instituer l’Eucharistie lors d’un Céder et ce faisant, il change déjà la nature de la Pâque juive. Ce n’est donc plus un repas comme les autres. C’est un «mémorial» qui rappelle un geste précis, le geste par lequel Jésus change le sens que l’on donne au salut du monde.

Dans le Catéchisme de l’Église Catholique, on y dit : «L’Eucharistie qu’Il institue à ce moment sera le «mémorial» (1Co 11,25) de son sacrifice. Jésus inclut les apôtres dans sa propre offrande et leur demande de la perpétuer (Lc 22,19). Par là, Jésus institue ses apôtres prêtres de l’Alliance Nouvelle : «Pour eux, je me consacre afin qu’ils soient eux aussi consacrés dans la vérité.» (Jn 17,19). Il y a ici un double mouvement intéressant. Non seulement que le pain et le sang deviennent, dans le mystère de la foi, son corps et son sang, mais ses apôtres deviennent aussi les prêtres de la Nouvelle-Alliance. Un seul de ses proches n’a pas été en mesure de passer de l’état «apôtre» à celui de «prêtre de la nouvelle Alliance» et ce sera Judas. Or, les successeurs des apôtres devenus prêtres de la Nouvelle Alliance, ce sont nos évêques. Ils ont la plénitude du sacerdoce dans leur épiscopat conféré par le Pape. Comme ils ne peuvent être partout dans leur diocèse respectif, ils ordonnent des prêtres comme collaborateurs directs de leur ministère.

C’est le Pape qui nomme un évêque et c’est une ordination en soi. Comme l’évêque ne peut pas être partout et en même temps, il confère une partie de son ministère aux prêtres qu’il se choisit.  Donc, dans l’Eucharistie, il y a aussi l’identité même du prêtre. À ce titre, le prêtre n’est pas un simple agent de pastorale ordonné qui fait des sacrements. À l’intérieur du sacrement qu’il préside et célèbre avec le Peuple rassemblé, il ne représente pas le Christ, il personnifie Jésus-Christ (in persona Christi) et quand il prie, entre la consécration des espèces et le Notre Père, il personnifie l’Église en prière (in persona ecclésia).

Ça semble forcé mais il y a ici quelque de vrai que seul le prêtre peut vivre. Pour consacrer le pain et le vin pour qu’ils deviennent le corps et le sang du Christ, le prêtre pose les mêmes trois gestes juxtaposés qui l’ont constitué prêtre lors de son ordination sacerdotale : imposition des mains, le signe de la croix et le souffle consécrateur. C’est aussi pourquoi il prononce seul les paroles de la consécration comme mémorial du Christ et il agit en la personne du Christ. La prière qui suit, préface et prière eucharistique, il agit en la personne de l’Église. La communauté présente participe alors à la prière de l’Église par le ministère du prêtre alors qu’il y a la collaboration de tous les baptisés.

Les baptisés ne sont pas en reste. Le pain représente l’expérience humaine de chaque baptisé. C’est un épi de blé dans un champ qui se fait couper et broyer pour devenir de la farine. C’est la figure de l’expérience humaine. On s’est nourri  de soleil, de vent et de rosée et une expérience douloureuse nous a fauchés. Broyés et mêlés à des éléments étrangers, nous sommes devenus pâte et en nous regardant, le Christ dit à son Père : «Ceci est mon corps…» Le vin représente la communauté. On ne fait pas du vin avec un seul raisin. Il faut toute la grappe qui, comme le blé est broyé et écrasé, se fait témoin souvent impuissant de l’expérience humaine. En plus, on le laisse fermenter. Il y a des choses qui prennent plus de temps à se comprendre au niveau de la communauté.

Le pain personnifie notre expérience personne et le vin personnifie l’expérience collective de la communauté dans laquelle on grandit et on évolue. Et Jésus nous regarde et, par le ministère du prêtre, nous rappelle : «Ceci est mon corps, livré pour vous. Ceci est mon sang, le sang de la nouvelle alliance dont vous faites maintenant partie. Faites ceci en mémoire de moi.»

C’est en ce sens que nous disons que l’Eucharistie est la source et le sommet de la foi chrétienne. Il faut se le dire, il est difficile de faire le lien entre la théologie d’en bas centrée sur la Parole de Dieu et l’action sociale (anciennement appelée «théologie protestante) et la théologie d’en haut centrée sur la Tradition et les sacrements (anciennement appelée «théologie catholique). L’Eucharistie est le cœur qui réunit la main droite avec la main gauche. Elle réunit donc deux tendances appelées à se compléter et non à s’opposer.

J’aime penser à un ami prédicateur qui disait être l’aîné de 17 enfants vivants. Tout jeune, il découchait une fois pas année pour que la cigogne passe livrer l’enfant que la mère attendait. Plus tard, il a compris que la cigogne en question était une sage-femme qui venait délivrer et la mère et l’enfant. Pour lui, il voyait l’Église est comme une sage femme et non une cigogne venue d’ailleurs. Pour moi, dans le mystère de l’Eucharistie, les deux aspects se rencontrent sans s’opposer. On ne naît pas sage-femme, on le devient avec le temps. Il y a un don de la grâce par le ministère du prêtre avec la participation des gens présents, comme la cigogne venue d’ailleurs, dont le but est de faire de chaque participant à l’Eucharistie des sages-femmes où la mission consiste à délivrer le monde de la vie qu’il tient enfermée et en délivrant la vie que le monde ne sait plus véhiculer.

 

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9 novembre 2010 2 09 /11 /novembre /2010 03:45

 

 

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Quel est le plus grand, le plus beau de tous les sacrements? Si vous voulez un indice, Jésus nous propose un commandement pour bien le vivre. Oui, vous l’aurez deviné, il existe LE SACREMENT DE MON FRÈRE. Nous le disons discrètement lors des funérailles en présence du corps : «Par respect pour votre corps qui a été le Temple de l’Esprit Saint… Qu’est-ce qui nous empêche de vivre cette réalité de notre vivant? Un sacrement, c’est comme l’amour, on ne peut pas vivre cela tout seul. Les spécialistes en psychologie le reconnaissent, l’humain est constitué d’un instinct grégaire par lequel il a besoin des autres, autant pour faire l’amour que pour faire la guerre. Au cœur de ce besoin se situe la présence vivante et parfois active d’un Dieu qui n’est rien d’autre que l’Amour. Je dis «parfois active» parce que Dieu se fait souvent discret. Peut-être pressent-il que nous voudrions encore le crucifier si nous en avions l’occasion!  N’est-il pas responsable de beaucoup de malheurs tels la naissance d’un enfant handicapé, de la violence dans le monde, des catastrophes naturelles et quoi d’autre! C’est du moins ce que l’on aime en dire pour justifier sa manière de ne pas considérer ceux qui nous entourent comme des signes sensibles de la présence d’un Dieu agissant dans le concret d’un geste vécu. Pour que Dieu soit agissant en nous, il nous faut lui ouvrir notre cœur et Le laisser agir. Il en est ainsi dans la liturgie des sacrements comme signes privilégiés de sa présence agissante. Une fois disposés au niveau cœur, il est possible de se prédisposer au niveau du corps. Les sacrements que je veux aborder sont l’Eucharistie, la Réconciliation et l’Onction des malades.

 

 

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